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Tribune – La crise de la Covid-19 représente une opportunité ; celle d’entamer une nouvelle étape dans la coopération transfrontalière.

La crise de la Covid-19 représente une opportunité pour la coopération trasfrontalières et le Parlement européen aux côtés des acteurs du terrain ! Retrouvez ma tribune du 12 novembre 2020

Remédier aux conséquences de la fermeture des frontières

Le bilan de la Covid-19 est lourd par le monde. Ce virus a plongé l’Europe dans un quasi-chaos, du jour au lendemain.

 

Les premières réactions des Etats membres, prises sans concertation et dans l’urgence, n’ont pas donné l’image d’une Europe unie. Pire, ces décisions prises unilatéralement ont entrainé des conséquences dramatiques, et tout particulièrement, dans les régions frontalières.

 

Ici, dans l’espace du Rhin Supérieur, là où la France et l’Allemagne ont connu les pires moments de leur histoire, là où l’Union s’est créée il y a plus de 60 ans, la crise de la Covid-19 a fait resurgir des frontières. Ces frontières que nous tentons jour après jour d’effacer pour construire des espaces de vie partagée. Des familles ont été séparées, des frontaliers ont eu des difficultés pour se rendre sur leur lieu de travail, des entreprises locales ont été durement touchées par l’arrêt partiel de l’économie.

 

Conscients de leurs besoins et problématiques, le Parlement européen, s’est engagé, au plus fort de la crise pour faire en sorte que les espaces frontaliers restent un espace de vie partagé autour des frontières. Réouverture des frontières, transfert de malades, santé et mobilité des frontaliers, reconnaissance des droits sociaux, continuité de la libre circulation des marchandises et des services, autant d’interpellations adressées aux États membres, dès mars dernier.

 

Mettre en place des outils transfrontaliers de gestion de crise

Si cette crise a été un vrai révélateur des interdépendances des régions frontalières, elle a surtout mis à jour ses lacunes et les marges de progression. C’est sur ce constat que j’ai initié un projet pilote. Il propose de faire le bilan de la gestion de la Covid-19, et, sur ce dernier, d’élaborer des pistes pour la création d’un mécanisme de coordination et de gestion intelligente des frontières lors des prochaines crises, non seulement sanitaire, mais également économique, sociale, environnementale, etc. Je me félicite qu’il ait été approuvé par la Commission européenne et voté cette semaine en plénière du Parlement européen. Il sera précieux pour continuer à faire battre le cœur de l’Europe dans les territoires.

Cet outil viendra compléter les programmes européens qui, depuis 30 ans, ont largement contribué à rapprocher des dizaines de millions d’Européens vivant dans plus de 100 régions frontalières. Malheureusement le potentiel de la coopération territoriale est loin d’être exploité entièrement, et cela, pour cause de leurs ressources insuffisantes. Les acteurs du terrain ainsi que les citoyens peuvent compter sur l’engagement du Parlement européen pour renforcer ces programmes; mais la balle est maintenant dans le camp des États membres.

 

La crise de la Covid-19 est loin d’être terminée. Le virus circule toujours activement et les conséquences de la crise économique et sociale se font ressentir. Cette situation exceptionnelle ne trouvera d’issue que si nous nous coordonnons au niveau européen. Une nouvelle fermeture de frontières aurait des conséquences catastrophiques à tous niveaux. Car, c’est dans les régions frontalières que l’Europe se vit et se construit au quotidien.