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Parlement européen: L’engagement d’Anne Sander, seule Alsacienne du Grand Est

Le 02/07/2014 www.lalsace.fr

Élue sur la liste du Grand Est, Anne Sander (UMP) a participé, hier, à la séance inaugurale du Parlement européen, à Strasbourg.
« Tout change. La fonction, le lieu, l’organisation » , observe Anne Sander qui a troqué un poste de collaboratrice – de Joseph Daul qui ne s’est pas représenté – contre un mandat de député européen.
La jeune femme, originaire d’Ohlungen, qui vit à La Wantzenau avec son mari et ses trois enfants, prend ses marques au parlement. Son bureau est situé au 10e étage, dévolu à la délégation française du PPE (Parti populaire européen), à côté de celui la Lorraine Nadine Morano… Un espace relativement exigu, qu’elle partage avec ses deux jeunes collaborateurs : l’une travaillait avec le Bourguignon Arnaud Danjean, second de la liste UMP dans le Grand Est, l’autre avec une ex-élue du Sud-Ouest.

Par consensus

La semaine dernière, Anne Sander a fait ses cartons pour vider les deux bureaux que Joseph Daul occupait à Strasbourg, comme président du groupe PPE. Un Bavarois, Manfred Weber, le remplace à la tête des conservateurs. Hier après-midi, l’agriculteur de Pfettisheim était à Strasbourg pour y rencontrer José Manuel Barroso. Comme président du PPE – qui fédère les partis européens de centre-droit – il a participé aux négociations, avec les socialistes, pour les présidences, et du Parlement européen, et la Commission européenne.

Hier matin, le SPD Martin Schulz a été réélu – avec 409 voix sur 751 voix – au perchoir du Parlement de Strasbourg. Il a bénéficié d’un large vote de la gauche europhile et du PPE, avec sans doute des voix des libéraux (dont font partie l’UDI et le MoDem). Dans deux ans et demi, il cédera son siège à un membre du PPE. « Pour notre délégation française, il semblait difficile, par rapport à nos électeurs, de voter pour le socialiste Martin Schulz, alors que le PPE est le premier parti du Parlement. Ce qui ne signifie pas que nous n’allions pas voter pour lui. C’est un accord global qui prévoit la nomination de notre candidat, Jean-Claude Juncker, à la présidence de la Commission européenne » , explique Anne Sander, en rappelant que « le Parlement européen fonctionne par consensus ». Plus encore maintenant, alors que les eurosceptiques et europhobes l’ont investi en nombre.

Hier matin, l’extrême-droite a marqué sa différence. « Ils sont restés assis ou ont tourné le dos pendant l’Hymne européen » , s’offusque la parlementaire alsacienne.

Cette semaine se fera la répartition des députés au sein des commissions. La docteure en économie a souhaité participer aux travaux de Emploi et affaires sociales et Industrie, recherche et énergie. Des thématiques larges, qui « s’inscrivent dans les priorités de la récente campagne électorale, mais concernent également le monde agricole » dont elle est issue. Son père, Jean-Marie Sander, qui avait été tenté par la politique avant de prendre les rênes du Crédit agricole, n’est pas peu fier de la trajectoire de sa fille…

Alors que les Alsaciens étaient quatre, lors de la précédente mandature, elle sera la seule élue du Grand Est, aucune des trois autres candidates – Michèle Striffler (UDI), Sandrine Bélier (Europe Écologie) et bien sûr Catherine Trautmann (PS) – n’ayant été réélues. Présidente de la commission Territoires et coopérations au Conseil économique, social et environnemental Alsace, elle se dit « prête à travailler avec l’ensemble des collectivités pour défendre les dossiers alsaciens ». Elle participe à la réflexion Alsace 2030, initiée par Philippe Richert – qui l’a soutenue – et à l’atelier Europe, centré sur Strasbourg, capitale européenne.

Groupe Pierre Pflimlin

« Il faudrait relancer le groupe Pierre Pflimlin, mis en place par Joseph Daul et par Karl von Wogau, avec des députés de différentes nationalités et sensibilités, mobilisés pour défendre la place de Strasbourg » , relève-t-elle, en comptant sur le directeur du protocole, François Brunagel, à l’origine de cette initiative. « Il n’y a pas d’urgence, ceux qui attaquaient Strasbourg de manière frontale ne sont pas revenus » , explique-t-elle.

Sauf que la candidate écologiste à la présidence, l’Allemande Ulrike Lunacek, a souhaité, hier, « un lieu de travail unique pour les députés »…

« Il appartient au chef de l’Etat d’affirmer que Strasbourg est une priorité » , souligne l’élue UMP qui attend du nouveau secrétaire d’État aux Affaires européennes, Harlem Désir, qu’il réunisse les députés français. Questionnée sur la « task force » de la Ville de Strasbourg, elle n’hésite pas : « Si on m’y associe, j’y participe… »