Les derniers bilans font état de 34 morts et de plus de 200 blessés, originaires de 40 nationalités différentes. En ces temps de deuil, nous adressons aux victimes et à leurs familles nos plus sincères condoléances.
Ce ne sont pas simplement nos amis belges qui ont été visés, mais l’Union européenne dans son ensemble, ses institutions, sa culture et ses valeurs.
L’Europe est en guerre, nous devons en prendre conscience. Selon une étude américaine, sur les 7000 occidentaux qui sont allés faire le djihad en Syrie depuis 2011, un quart est mort, la moitié y est encore, et le dernier quart est rentré. Ceux-ci ont pu se cacher dans le flot de migrants, mais ont également pu regagner un autre pays européen en avion, sans que leur pays d’origine en soit informé.
La réponse au terrorisme ne peut donc pas simplement être nationale, elle doit être européenne. Tous les dirigeants doivent prendre leur part de responsabilités. Parmi les urgences figure l’adoption du fichier PNR (permettant de collecter les données des passagers aériens) bloquée au Parlement européen par les socialistes, les verts et l’extrême droite.
Les premiers, contre l’avis même du gouvernement socialiste en France, continuent de tergiverser au nom d’arguties juridiques et de scrupules mal placés. Les seconds, que l’incohérence n’étouffe pas, dénoncent avec force la mollesse européenne tout en refusant de donner aux policiers européens les moyens de lutter contre la menace terroriste.
En 2015, Frontex a dénombré 1,8 millions de franchissements illégaux des frontières de l’UE. La seconde urgence est donc la maitrise des entrées sur notre continent. Tant que nous n’aurons pas réduit drastiquement l’afflux de migrants, les contrôles nationaux seront nécessaires pour limiter la liberté de mouvement des combattants revenus de Syrie et des candidats au martyr.
Enfin, un travail de longue haleine nous attend pour casser les foyers de radicalisation djihadiste, qui bourgeonnent sur le terreau fertile du communautarisme, de la misère sociale et de la délinquance. L’Europe est unie dans la diversité, mais l’Europe est aussi l’héritière d’un humanisme grec, romain, judéo-chrétien et des lumières incompatible avec l’extrémisme islamique. Nous devons le réaffirmer avec force si nous voulons recréer les conditions d’un vivre ensemble pacifié.
Anne Sander