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“Alstom : Des eurodéputés déplorent l’absence de stratégie industrielle européenne” – AFP

Au cours d’un débat au Parlement, ajouté à la dernière minute à l’ordre du jour de la session plénière à Strasbourg, plusieurs eurodéputés ont jugé, à l’instar de l’eurodéputée française Anne Sander (PPE, droite), que «les difficultés d’Alstom (étaient) symptomatiques de l’absence de vision industrielle européenne».

Le 14/09/2016 21:26 par AFP

Des eurodéputés ont critiqué ce mercredi l’absence de stratégie industrielle européenne, mais aussi de vision à long terme de leurs gouvernements, au moment où la fermeture d’usines d’Alstom et de Caterpillar crée des ondes de choc en France et en Belgique.

Au cours d’un débat au Parlement, ajouté à la dernière minute à l’ordre du jour de la session plénière à Strasbourg, plusieurs eurodéputés ont jugé, à l’instar de l’eurodéputée française Anne Sander (PPE, droite), que «les difficultés d’Alstom (étaient) symptomatiques de l’absence de vision industrielle européenne».

Pour Marielle de Sarnez, eurodéputée libérale et vice-présidente du MoDem (centre), il est indispensable de «montrer que l’Europe est décidée à mener une politique industrielle» et d’ajouter «le plein emploi» au mandat de la Banque centrale européenne (BCE).

L’eurodéputé écologiste Yannick Jadot a pour sa part regretté que «l’austérité (ait) complètement verrouillé la commande publique» et que «le fret ferroviaire n’ait cessé de baisser en France» alors que, selon lui, son développement aurait pu alimenter le carnet de commandes d’Alstom.

Ce groupe a annoncé la semaine dernière son intention d’arrêter de produire des trains à Belfort (est), site historique de fabrication du TGV, une réorganisation qui touchera plus de 400 personnes. Mercredi, tous les syndicats d’Alstom ont appelé à une grève le 27 septembre contre ce projet, tandis que le gouvernement français s’est donné dix jours pour apporter des réponses aux salariés.

«Notre industrie est forte, mais la concurrence est de plus en plus acharnée», a reconnu pendant le débat à Strasbourg la commissaire européenne à l’Emploi, Marianne Thyssen. Elle a expliqué que le fonds européen d’ajustement à la mondialisation permettait d’aider à la reconversion de travailleurs licenciés, mais aussi de régions frappées par des suppressions de postes.

Egalement partisane d’une réponse à plus long terme, la commissaire à l’Emploi a estimé que le doublement du plan Juncker pour atteindre au moins 500 milliards d’euros d’investissements à l’horizon 2020, annoncé le matin même, pourrait contribuer à un recréer un cercle vertueux de croissance et d’emploi en Europe.

Concernant Caterpillar, la direction internationale de ce constructeur d’engins de chantier américain, qui a annoncé le 2 septembre son intention de fermer son unique usine belge, s’est montrée inflexible mercredi au cours d’une réunion avec les principaux dirigeants belges, selon le chef du gouvernement de la Wallonie (sud), Paul Magnette, un socialiste.

«C’est une direction très américaine, ils (ses membres) se cachent derrière leurs avocats, apportent des réponses qui n’en sont pas, purement formalistes», a déploré M. Magnette, cité par l’agence de presse Belga, à sa sortie de cette rencontre à laquelle a également pris part le Premier ministre fédéral Charles Michel. Il s’agissait du premier contact entre les hauts responsables belges et la direction du groupe, qui souffre de la crise du secteur minier, depuis l’annonce de la fermeture de l’usine de Gosselies, près de Charleroi (sud), qui devrait entraîner la suppression de 5 à 6.000 emplois dans cette région en déclin industriel.