Alstom Belfort : les syndicats et les élus locaux maintiennent la pression
L’intersyndicale d’Alstom a appelé, le 14 septembre 2016, tous les salariés du constructeur ferroviaire à débrayer le 27 septembre. Parallèlement, le conseil municipal de Belfort a voté, à l’unanimité, une motion demandant le “maintien d’Alstom” sur son site historique qui sera adressée au président de la République.
Dans un tract commun envoyé à l’AFP, l’intersyndicale d’Alstom (CFE-CGC, CGT, CFDT, FO) exige “le maintien de tous les sites Alstom Transport en France et le maintien de tous les emplois sur chaque site, notamment sur Belfort”, “l’arrêt de la délocalisation des fabrications et des études” et “la réintégration sur les sites français des activités délocalisées”.
“Nous devons mettre la pression sur la direction d’Alstom et le gouvernement, tous les deux responsables de cette situation”, écrivent les syndicats. Ils souhaitent en outre que le PDG du groupe, Henri Poupart-Lafarge, vienne “s’expliquer” devant les instances représentatives du personnel et, en attendant, suspende toutes les négociations sociales en cours.
Les élus locaux se mobilisent
Le conseil municipal de Belfort, présidé par le maire LR Damien Meslot, a voté, le 14 septembre, à l’unanimité une motion demandant le “maintien d’Alstom” sur son site historique de Belfort, après l’annonce d’un plan de transfert du site belfortain en Alsace d’ici 2018.”C’est une des rares fois qu’une motion est votée à l’unanimité au conseil municipal de Belfort. C’est l’union sacrée de tous les syndicalistes et de tous les politiques pour sauver le site d’Alstom Belfort”, a déclaré M. Meslot, à l’issue d’un conseil extraordinaire.
La motion indique que “la Ville de Belfort soutient les salariés d’Alstom Transport Belfort et demande au gouvernement de faire pression pour le maintien du site de Belfort”. Elle a été rédigée par les élus locaux et les représentants syndicaux CGT, CFDT, CFE-CGC et FO du site belfortain et sera adressée au Président de la République.
Le parlement européen s’interroge
Le même jour, des eurodéputés ont critiqué l’absence de stratégie industrielle européenne, mais aussi de vision à long terme de leurs gouvernements, au moment où la fermeture d’usines d’Alstom et de Caterpillar soulève des ondes de choc en France et en Belgique.
Lors d’un débat au Parlement, ajouté à la dernière minute à l’agenda de la session plénière à Strasbourg, plusieurs eurodéputés ont jugé, à l’instar de l’eurodéputée française Anne Sander (PPE, droite) que “les difficultés d’Alstom (étaient) symptomatiques de l’absence de vision industrielle européenne”.
Florence Guernalec (d’après AFP)